• 14/12/2022
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Le Rivage reprend ses marques

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Depuis l’incendie de toiture spectaculaire survenu en juillet dernier, l’EHPAD Le Rivage à Roanne (Loire) a repris une vie presque normale.

Juste après l’incendie, tous les résidents avaient été relogés dans des établissements du Roannais et du Rhône. Début octobre, vingt-deux résidents ont pris leur quartier à L’Escale, dans l’aile Bonvert du centre hospitalier de Roanne que Partage et Vie loue à l’hôpital. Le nom du lieu – décidé par les résidents et les équipes - marque bien le caractère transitoire de l’habitat, dans l’attente d’une réouverture complète du Rivage. Début novembre, ce sont trente-trois résidents qui ont pu retrouver leurs repères familiers, car une partie du premier et du second étage du Rivage a pu rouvrir, ainsi que l’unité protégée, avec la présence la nuit de deux sapeurs-pompiers. 

Lorène Grange, directrice du Rivage : « Au départ, il y a pu y avoir une réticence à aller à « Bonvert » car, pour les résidents, ce n’était pas un retour au Rivage ! Nous avons fait une visite avec les familles, nous avons aménagé les lieux avec notre mobilier et celui des résidents. L’équipe s’est beaucoup investie. Les proches des salariés sont venus aider au déménagement. Nous avons créé une salle d’animation, une salle de repas, acheté des rideaux et des tableaux… On a essayé de recréer un mini-Rivage ! ». Ces réintégrations successives ont permis de rapprocher les résidents de leurs familles.

Actuellement, quatre résidents sont encore pris en charge dans d’autres établissements accueillants du Roannais. Dix-sept ont choisi de rester définitivement dans leur résidence d’accueil après l’incendie. « Cela peut se comprendre, les déménagements successifs, ce n’est pas simple », observe Lorène Grange. Quant aux équipes, elles ont retrouvé un fonctionnement presque normal : « Les infirmières et les encadrants de l’administration tournent sur les deux sites, mais les équipes soignantes et logistiques restent attachées à l’un des sites pour assurer la meilleure prise en charge la pour les résidents ».

 

Remercier tous ceux qui ont aidé

Début décembre 2022, un moment tout particulier, en présence de Bruno Doerler, directeur des opérations de la Fondation et d'Yves Jeangeorges, directeur territorial de la région Est, a permis à Partage et Vie, aux résidents et aux salariés du Rivage, de remercier les « héros » qui se sont mobilisés de manière formidable le jour de l’incendie et les semaines qui ont suivi. Ce fut un moment symbolique et fort en émotions qui a mis à l’honneur, les pompiers, la police, les ambulanciers, la Croix rouge, la Croix blanche, la Protection civile… et les nombreux anonymes qui ont réussi ce jour-là à mettre en sécurité les 80 résidents de l’EHPAD.

Lorène Grange les a chaleureusement remerciés et souligné leur courage : « Vous étiez là à pied, en vélo, en voiture. Vous n’avez pas hésité une seule seconde à rentrer dans le bâtiment, ne sachant pas ce qui allait vous attendre. Vous qui êtes allés chercher les résidents dans leurs chambres, vous qui les avez portés à bout de bras. Sans vous, cela aurait pu être dramatique ».

 

Les prochaines étapes

La réouverture complète du Rivage est espérée pour l’été 2023. Le prochain objectif est de rouvrir entièrement les premier et deuxième étages. Ensuite, viendra le réaménagement du troisième niveau. Actuellement, les travaux pâtissent d’un retard dans l’approvisionnement de trappes de désenfumage, essentielles pour la poursuite du chantier.  À chaque réouverture partielle de l’établissement, la commission de sécurité du service départemental d'incendie et de secours et une visite de conformité de l’Agence régionale de santé et du Conseil départemental sont programmées.

 

Ils témoignent…

 Sandra Marquet, animatrice : « Les premiers jours, c’était difficile de revenir au Rivage. Nous avons tout mis en œuvre pour que les résidents reviennent dans des conditions optimales. Maintenant, je m’y sens bien, même si je reste sur mes gardes au moindre bruit ou odeur suspecte ! La Fondation a été très réactive, je tiens à la remercier car elle aurait pu fermer l’établissement et en mettre le personnel au chômage, le temps des travaux. Elle nous a accompagnés dans nos projets. L’adaptation de nos fonctions, des locaux, des conditions n’a de ce fait pas été compliquée pour moi. C’était un challenge à relever et nous l’avons fait malgré beaucoup de nuits courtes et de travail ! Nous étions déjà une équipe soudée et nous le sommes, à mon sens, encore plus. Ce que nous avons vécu nous a rapprochés. Je considère mes collègues et ma direction comme ma famille du Rivage.  Ma pratique professionnelle a changé et continue d’évoluer. Il me semble important de travailler plus souvent l’animation en individuel avec les résidents (beaucoup de discussion, de soutien, de réassurance..) sans laisser de côté les animations en groupe, pour le lien social.  Avec certaines familles, notamment avec celles présentes le jour de l’incendie, des liens nouveaux ont pu se créer ». 

Bérangère Poujet, assistante de direction : « Voir le Rivage vide a pesé sur mon moral. Je n’ai pas vu les résidents pendant 3 mois, j’ai été heureuse de les retrouver ! Il y a désormais plus de complicité avec certains d’entre eux. Les liens se sont resserrés aussi entre collègues, j’ai l’impression qu’il y a encore plus de solidarité et d’entraide entre nous. C’était essentiel car s’adapter à ces nouvelles conditions de travail n’était pas toujours facile. »

Aurélie Da Silva, IDEC : « Petit à petit Le Rivage renait de ces cendres, mais pour ma part, il y aura toujours un avant et un après, 25 juillet 2022. Ce fut un chamboulement dans mon travail, une gestion de multi équipes difficile. J’ai eu la sensation de ne pas avoir eu assez de temps, la culpabilité de ne pas avoir pu aller dans tous les EHPADs voir nos résidents. Mon métier premier reste le soin. L’incendie a finalement créé un lien unique entre les personnes qui l’ont vécu. Il y a plus d’empathie, de solidarité  et de complicité. J’ai énormément apprécié pouvoir échanger avec d’autres établissements ou avec des personnes très à l’écoute au siège. Revenir au Rivage a été difficile au début. L’établissement était trop calme et puis petit à petit, ce rythme de « micro Ehpad » m’a plu ».

Chloé Chauvet, secrétaire : « Je n’avais pas tellement de contact avec les résidents avant l’incendie, j’échange beaucoup plus facilement avec eux depuis. Il y a eu aussi une grande solidarité entre les membres du personnel. Cela nous a rapprochés. Nous avons investi beaucoup de temps personnel pour que cela se passe au mieux pour tout le monde. La réaction de la Fondation nous a aussi aidés, elle nous a très bien accompagnés. Le changement de lieu de travail a été fatigant, les journées étaient plus chargées, du coup ça fait du bien de retrouver un rythme plus normal. Cela a été un mauvais moment à passer. Maintenant, nous sommes enfin retournés à la maison ! »

Les résidents aussi…

Mme Manière : « Mon séjour ailleurs a été difficile, j’ai eu du mal à m’habituer. Il y avait du personnel très gentil avec moi mais j’avais hâte de revenir au Rivage pour retrouver « mes filles » (le personnel). Je suis contente d’être revenue et j’ai hâte de retrouver ma chambre car je me sens moins bien dans celle que j’ai actuellement. Ce nouveau changement a été difficile mais le personnel a beaucoup travaillé et a été présent pour moi alors ça aide. »

Mme Cohas : « Mon séjour ailleurs s’est très bien passé, je me sentais bien. J’attendais quand même de revenir au Rivage pour retrouver ma chambre, mes amis et mes habitudes.  Je suis contente d’être rentrée, mais il m’arrive d’être anxieuse quand il y a des bruits forts. J’aimerais retrouver complètement mes habitudes d’avant, quand tout le monde reviendra. » 

Mme Pras : « J’ai déménagé 3 fois avant de pouvoir revenir au Rivage ! J’étais très fatiguée. Le personnel me rassure, travaille beaucoup et fait ce qu’il peut, mais je pense souvent à l’incendie. Ça me fait plaisir d’être rentrée chez moi mais j’aimerais une chambre avec une autre vue !»

M. Dechavanne : « J’ai mis du temps à m’habituer au nouvel EHPAD. Quand les professionnels du Rivage venaient me rendre visite, je pleurais, même si le personnel qui m’a accueilli et les autres résidents étaient gentils. Nous étions les « réfugiés du Rivage » ! Je suis content d’être rentré, mais j’aimerais retrouver ma chambre, il faut que j’attende que tous les travaux soient finis. Je me remémore l’incendie mais je me sens en sécurité. Le personnel est formidable »

 


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