A l’occasion de la parution de notre livre « L’entrée en EHPAD : comment s’adapter au changement ? » interview de Roger-Pol Droit à une heure de grande écoute.
Santiano
L’émission a démarré par quelques notes de Hugues Auffray, patriarche de la chanson française qui approche les 100 ans. La première question du journaliste Thomas Sotto : « Les centenaires sont de plus en plus nombreux. Est-ce une bonne nouvelle ? ».
Pour Roger-Pol Droit, nous sommes tous des apprentis centenaires ! Nous avons gagné des années de vie et c’est une révolution positive. Mais notre modèle de société a changé.
LA QUESTION : « Que nous voulons faire avec les vieux ? ”
Autrefois, les vieux incarnaient l'expérience, la sagesse, la transmission des choses essentielles de la vie. Aujourd'hui, la productivité, la vitesse, dominent. « Les vieux semblent improductifs, ils sont ralentis, ils ne sont pas intéressants. Je crois qu'il y a une forme d'apartheid. L'âgisme est une forme de racisme. Nous devons réinventer des liens avec les personnes âgées. Cela me semble indispensable pour la transmission, pour l'enrichissement de chacun et pour l'humanité de l'ensemble de la société. »
Une moins belle gueule
Dans le livre publié par la Fondation Partage et Vie, dont Roger-Pol Droit accompagne la réflexion éthique depuis six ans, il explique que l’objectif a été de penser l'accompagnement en Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD et d'essayer de faire mieux. « L'entrée en Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD peut créer le sentiment d'une rupture qui peut être très angoissante. Peut-il exister une vie heureuse en Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD ? Oui, je l'ai rencontrée. Il ne faut pas s'imaginer que c'est un long fleuve tranquille, mais on y découvre une vie collective. Il y a mille inconvénients de la vieillesse, évidemment. On a une moins belle gueule, on est plus lent, etc. Mais je crois que l'important, c'est de se dire qu'il y a de la vie jusqu'au bout de la vie. Et que s'il y a des ralentissements, il y a aussi toujours des plénitudes. »
