• 03/12/2024
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« EHPAD : le défi de la confiance »

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Dans la grande salle du conseil de la Ville de Paris, Partage et Vie, en partenariat avec ACPPA, a rassemblé de nombreux acteurs du secteur autour d’une question : « Bien vivre en établissement est-il possible ?»

Les échanges ont été nombreux lors des 3 tables rondes organisées :

  • l’EHPAD, lieu de vie,
  • l’EHPAD, lieu de soin,
  • l’EHPAD, lieu de la fin de vie.

Dr Brigitte Comte (ACPPA), Pr Claude Jeandel, Delphine Langlet et Eric d’Alançon (Fondation Partage et Vie), Véronique Levieux (Ville de Paris), Jean-René Lecerf (CNSA) et Sophie Martinon (ARS Ile de France) étaient présents. Paul Christophe, le ministre des Solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes, avait envoyé un message video. Etaient présents également des professionnels de terrain, des représentants de familles ainsi que Claus Drexel, le réalisateur du film « Les Vieux » dont la Fondation a été partenaire, et qui a apporté son regard documentaire sur le grand âge. Occupant le siège de la maire de Paris, Madame Huguette Demarolle, résidente de notre établissement de Jouarre (Seine et Marne) âgée 92 ans, a assuré la présidence d’honneur du colloque !

L’enjeu de la confiance

L’événement a bénéficié de la présence de l’ARS Île-de-France, mettant en lumière l’importance de l’enjeu posé par Partage et Vie. Sophie Martinon : « La confiance est une notion interpersonnelle notre devoir est de mettre en place le cadre qui la favorise et de poser des éléments factuels. La crise a été assumée, les pouvoirs publics ont agi. Un colloque comme celui-ci instaure une dynamique d’échanges sur les besoins et les attentes ». Les sujets de la simplification de la tarification, d’une approche globale soin et dépendance ont été abordés, ainsi que celui des ressources humaines : « C’est l’équipe qui fait l’EHPAD ».

De beaux jours devant lui

Les enjeux démographiques et les défis structurels ont été présentés par Pr Jeandel et Dr Brigitte Comte. L’augmentation des besoins en soins et en hébergement pour les personnes âgées, la prévalence croissante des maladies chroniques, sont des tendances qui renforcent l’utilité de l’EHPAD comme recours : « l’EHPAD a de beaux jours devant lui ! … mais il faut éviter le déni du contexte démographique et épidémiologique. Or, on n’a pas ajusté les moyens aux besoins de la population accueillie. Il faut éviter que l’’EHPAD soit l’occasion d’une rupture de parcours ». Ce contexte impose une adaptation des établissements, avec une attention particulière à porter aux modèles de financement, au recrutement et à la formation continue des équipes.

L’EHPAD, lieu de vie


La première table ronde a été l’occasion d’évoquer la qualité de vie des résidents, le plaisir et l’importance de la restauration : repas à thèmes, commissions menus, horaires des repas, dressage des assiettes, art de la table... Côté animation, les projets impliquant par exemple des activités intergénérationnelles adaptées aux possibilités des résidents, les séances musicales et de chant, ou encore la présence d’animaux en établissement, sont facteurs de stimulation. Quand la méthode Montessori est utilisée, elle favorise l’implication des résidents et quand les soignants participent aussi, c’est toute une équipe qui œuvre au bien-être social des résidents.

La table ronde s’est conclue par le témoignage sans langue de bois de Madame Huguette Demarolle, résidente : « Je me plais en EHPAD, mais je regrette que, le soir, chacun monte dans sa chambre. Nous devrions créer plus de moments conviviaux ! Il faut faire des efforts ».

L’EHPAD, un lieu de soins


La deuxième table ronde a mis en lumière les défis médicaux et organisationnels des EHPAD. Avec des résidents plus dépendants, les Projets d’Accompagnement Personnalisés sont essentiels pour structurer la démarche de soin et répondre aux besoins des résidents. On sait pourtant que près de 30% des établissements peuvent manquer à un moment de médecins coordonnateur et que certains résidents n’ont plus de médecin traitant : « Il est crucial de renforcer la présence médicale pour éviter des passages inutiles aux urgences. »

La gestion de l’information entre les équipes, parfois multiculturelles, a également été discutée. Des briefings oraux réguliers et des documents très synthétiques sont des solutions qui facilitent la compréhension et la coordination. En la matière, il ne faut pas hésiter à innover : « il y a 3 clés en EHPAD : 1- Sortir du cadre. 2- Être créateur d’idées. 3- Cela vaut toujours le coup d’essayer ». Les familles doivent être vues comme des partenaires, et d’une manière générale, la transparence vis-à-vis d’elles est nécessaire pour instaurer une relation de confiance.

L’EHPAD, lieu de fin de vie


« On ne guérit pas de tout et la vieillesse n’est pas une maladie », ainsi a commencé la troisième table ronde qui traitait du sujet de l’accompagnement de la fin de vie.
Un père et un fils ont partagé leur expérience : « L’EHPAD a été un lieu sécurisant pour notre proche, situé pas loin de son domicile et de ses petits-enfants, décoré de ses objets familiers… Les équipes ont su être attentives. Elles nous ont permis de dire au revoir dans la sérénité, cela a fait toute la différence…. L’EHPAD est un lieu qui permet d’écouter les choses à dire. Les équipes nous ont appris qu’on peut dire à la personne qui va partir, qu’elle peut partir ».

En établissement, des réflexions et des initiatives se développent pour rendre cette étape de vie plus sereine, avec par exemple des groupes de parole qui aident les équipes à libérer les émotions, des aménagements personnalisés pour les résidents, des rituels de deuil, un soutien aux familles dans des lieux dédiés. « Il faut faire équipe avec la famille. La fin de vie doit être un travail très collectif ! »

Si le Conseil n’est pas un enquiquineur, il ne sert à rien !


C’est par cette boutade que Jean-René Lecerf, président de la CNSA, est intervenu en fin de colloque. La CNSA est un acteur de la transformation des établissements et apporte son soutien aux réformes pour moderniser les modèles de financement, renforcer la formation des équipes, ainsi que la citoyenneté et le pouvoir de choix des résidents.

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