• 07/09/2022
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« Les souvenirs ne peuvent attendre », ainsi se nomme le projet de l’EHPAD Jacques Bonvoisin à Dieppe.

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Afin de graver dans le marbre, ou plutôt sur le papier, des souvenirs de la vie d’autrefois, l’équipe de l’EHPAD Jacques Bonvoisin de Dieppe a eu l’idée de faire témoigner ses résidents et de recréer leur souvenir en photo. Ils en ont fait un livre !

Petit historique

Les équipes se rendent compte que les résidents ne se connaissent pas vraiment entre eux. Ils partagent parfois deux repas par jour mais sont incapables de se nommer les uns les autres, mais lorsqu’on les interroge, alors ils ne sont pas avares de réponses. Une première étincelle d’idée surgit.

Parallèlement, lorsqu’un résident disparait ou que ses souvenirs s’estompent, c’est toute une histoire qui s’éteint. Vient alors la seconde étincelle !

Pourquoi ne pas essayer de rassembler certaines de ces tranches de vie, des souvenirs, des histoires des résidents ?

L’idée prend alors forme. Il va s’agir de proposer aux résidents qui le souhaitent, un projet autour de récits de vie à se raconter les uns les autres. Ils choisissent eux-mêmes ce qu’ils souhaitent partager et ensuite sélectionnent celui qu’ils voudraient voir illustré en photos.

C’est Pierre, un étudiant recruté dans le cadre de l’opération 500 jobs étudiants, qui a mené le projet, aidé de l’animatrice Louise et d’Alicia une volontaire en service civique.

 

Un vrai défi

15 résidents ont accepté le challenge et se sont prêtés au jeu. Il a fallu recueillir leurs témoignages, leur demander des photos de leur jeunesse et surtout reconstituer leur souvenir !

Pour la séance photo de reconstitution, ils ont dû trouver des objets d’époque en lien avec le souvenir évoqué. Tout le monde, salariés et familles, a été mis à contribution. L’équipe a également pu compter sur le musée des objets de la vie quotidienne de Petit Caux, qui leur a prêté, pour toute une journée, divers éléments de leur collection.

Le Jour J, c’est sous la houlette du photographe Jean-Pierre Sageot, qui travaille avec l’ehpad depuis 2019, que s’est déroulé le shooting.

Matériel d’expert, fond vert, décors et même des protagonistes à quatre pattes (un chien et un lapin) ont participé à ces deux journées hors du commun pour les résidents.

Le tout est désormais réuni dans un livre haut en couleurs, au graphisme inspiré du Pop Art!

 

Pour vous donner un avant-gout…

« J’ai connu que ça, à la campagne on n’avait pas de machine à laver, la machine à laver c’était les bras ! » Micheline P.

« Mon père lui a dit « Un jeune ce n’est pas facile à trouver car ils sont tous partis à la guerre, mais si vous voulez je vous donne ma fille. » Mon père m’avait toujours dit : « Surtout ne dis jamais combien tu gagnes » car à 14 ans je gagnais autant qu’un ouvrier. » Huguette G.

« Et bah voilà, j’avais 14 ans, j’avais jamais sorti, et ce jour-là je suis sortie parce que ma patronne allait à… comment ça s’appelle, merde m’en rappelle plus, si je dis merde et puis tout ça va plus aller… Une vente de charité, je suis partie pour une vente de charité. Et puis ils étaient trois garçons, et il y en avait un dans le milieu, puis je me suis dit en le voyant : ce sera lui ou personne. Et je n’avais pas encore 15 ans. » Marcelle V.

« J’ai été brancardier pendant 7 ans. Je conduisais les blessés. Un jour, un homme menaçait des collègues avec une bouteille cassée. Il avait bu. On nous appelle pour le maitriser. Deux vieux ont essayé sans réussir. On m’appelle personnellement. J’arrive. Personne ne voulait s’y confronter. En trois mouvements je l’ai foutu Ko. Les collègues ont été sauvés par moi. » André V.