Quand elle pousse les portes de la résidence Noël Leduc (Hasnon, Nord) en 2010, Adeline Osmont est étudiante infirmière. Elle ne le sait pas encore, mais elle vient de commencer le fil rouge de sa vie professionnelle : travailler en Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD au sein de la Fondation Partage et Vie.
Après un bac technologique ST2S, Adeline choisit de suivre des études d’infirmière, et cherche très vite à compléter sa formation par une expérience de terrain. Habitante d’Hasnon, elle postule à la résidence Noël Leduc pour un job étudiant les week-ends et les vacances. Elle y commence comme agent de soins, puis revient comme aide-soignante en deuxième année d’école.
« Cette première immersion a été déterminante. J’ai découvert l’Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD, la relation avec les résidents, le travail en équipe. Et surtout, j’ai compris que c’était un environnement où je me sentais utile et à ma place. »
Comment êtes-vous devenue infirmière, puis Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC ?
J’ai obtenu mon diplôme d’infirmière en 2013 et j’ai démarré sur un poste d’Infirmier Diplômé d'ÉtatIDE remplaçante à Noël Leduc dans la foulée. Quelques mois plus tard, j’ai rejoint l’hôpital de Denain en chirurgie bariatrique. Je voulais découvrir un autre aspect du métier. C’était très formateur, mais l’Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD me manquait. Quand la résidence Noël Leduc m’a proposé un CDI d’infirmière en 2014, je suis revenue sans hésiter, et j’y suis restée huit ans.
En Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD, j’ai gagné en autonomie : on choisit les protocoles, on gère des situations d’urgence, on travaille main dans la main avec les médecins. C’est un métier de grande technicité, contrairement à ce qu’on pense souvent.
Au fil des années, je me suis impliquée dans les projets de l’établissement : réunions, accueil des étudiants, mise en place des équipes autonomes… Sans m’en rendre compte, je me préparais déjà à des fonctions de coordination.
Après la naissance de ma deuxième fille, j’ai eu envie de changement et j’ai travaillé un temps en centre d’hémodialyse, mais l’Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD n’était jamais loin. Lors d’un repas de Noël avec d’anciennes collègues, la directrice m’a glissé qu’un poste d’Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC pourrait un jour me correspondre. Au début, je n’y croyais pas : je pensais qu’il fallait absolument la formation et des compétences que je ne pensais pas avoir.
Quand une opportunité s’est présentée aux Tilleuls à Beuvry-la-Forêt (également un établissement de la Fondation Partage et Vie), j’ai beaucoup échangé avec mon ancienne Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC, qui m’a encouragée. Ça m’a aidée à prendre confiance et à me lancer. J’ai rejoint la résidence en février 2023.
Quelles sont les particularités de votre rôle aujourd’hui ?
Je me décris souvent comme une « Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC de terrain ». J’ai exercé tous les métiers que j’encadre aujourd’hui : agent de soins, aide-soignante, infirmière. Cela change tout. Je connais la réalité du poste, les contraintes, le rythme. Ça facilite énormément la relation avec les équipes.
À mon arrivée aux Tilleuls, j’ai été accompagnée par les autres Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC de la Fondation et par le Codir de la résidence. Ensemble, nous avons retravaillé l’organisation : reprise des projets personnalisés d’accompagnement, sensibilisations régulières, réorganisation des pratiques de soins.
Au quotidien, je reste très présente auprès des équipes et des résidents. Le matin, je fais le tour des unités ; le midi, je vais en salle de restaurant ; et l’après-midi, j’alterne coordination, administratif, échanges avec les familles et présence aux animations.
Et s’il manque quelqu’un, j’enfile la blouse. C’est important pour moi de garder ce lien.
Si vous deviez décrire votre métier en 3 mots ?
Je dirais : passerelle, psychologie et positivité.
Passerelle, parce qu’en tant qu’Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC on fait le lien entre le Codir et le terrain, entre les familles et les soignants, entre chaque membre de l’établissement au final. On a également un rôle de formation, et donc de passerelle du savoir. Par exemple, je mène chaque lundi des sensibilisations courtes (hygiène, RGPD, précautions complémentaires…) auprès des équipes et j’accompagne les agents de soins vers la VAE aide-soignante. Je suis également référente Montessori pour l’unité protégée : adaptation à la personne, respect du rythme, maintien de l’autonomie, travail auprès des familles.
Psychologie, car une grande partie du rôle consiste à accompagner, soutenir, valoriser et être à l’écoute.
Et positivité, car c’est essentiel aussi bien dans les bons moments que dans les plus difficiles.
Avez-vous rencontré des difficultés dans cette nouvelle mission ?
Se lancer dans la coordination peut impressionner. On pense qu’on n’aura pas les compétences, qu’il faut forcément une formation préalable, ou qu’on ne sera pas légitime. Dans mon cas, c’est le regard des autres — directrices, Infirmier Diplômé d'État CoordinateurIDEC, collègues — qui m’a aidée à voir que j’en étais capable.
J’ai eu la chance d’être bien entourée, ce qui m’a beaucoup rassurée.
L’accompagnement humain a fait toute la différence.
Que diriez-vous à quelqu’un qui envisagerait de travailler en Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD ?
Je dirais d’abord qu’il faut avoir la fibre. L’Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD, c’est un choix. On accompagne des personnes dans ce qui est souvent leur dernière maison. Le lien que l’on crée est unique.
Ensuite, les métiers du grand âge sont très riches. Une infirmière en Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD, c’est une infirmière qui exerce pleinement, avec une grande autonomie et une vraie technicité. C’est un métier dans lequel on apprend beaucoup, et où la confiance des médecins est très valorisante.
Enfin, tout est possible. On peut évoluer à tout âge, changer de poste, se former, obtenir une VAE, découvrir d’autres structures. Il suffit parfois juste d’un encouragement — celui qui m’a permis, moi, de franchir le pas.
