• 29/03/2019
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Des chiens chez le Père Brottier

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Lors de sa formation pour devenir responsable d’EHPAD, Gaël de Freslon, directeur à Pléchâtel (Ille-et-Vilaine) a eu comme thème d’études la présence d’animaux en maison de retraite. Habitué à venir travailler avec ses chiens, il a depuis le début inscrit dans le projet d’établissement la possibilité d’accueillir les animaux de compagnie des résidents. Il est choquant selon lui de voir des résidents se séparer de leurs chiens lors de leur entrée en EHPAD. En fin d’année 2018, deux résidents ont formulé leur désir d’habiter avec leurs chiens.

Quelles sont les conditions d’entrée des animaux ?

Les seules conditions sont la capacité du résident de s’occuper de son animal et que celui-ci soit vacciné et apte à rester. Des résidents trop dépendants ne peuvent donc pas avoir d’animal car le chien doit être entièrement sous la surveillance de son maître. Néanmoins, la responsabilité d’un chien peut faire partie de l’accompagnement d’une personne Alzheimer par exemple.

Une période d’essai a été mise en place pour ces chiens accueillis : leur caractère, leur aptitude à rester calme, et enfin, l’appréhension des autres résidents, sont testés. Si ces conditions ne sont pas remplies, le chien ne pourra pas rester. Il n’y a pas de nombre maximum d’animaux pouvant être accueillis : tant que les chiens sont aptes à la vie en communauté, Gaël de Freslon les accepte.

Pour le moment, seules deux personnes ont formulé leur désir de vivre en compagnie de leur animal et la période d’essai a été un succès.

Vivre ensemble

Les animaux dorment avec leurs maîtres, ce sont ces derniers qui les nourrissent, les promènent, et qui s’occupent lorsqu’ils le peuvent, d’acheter leurs croquettes. Tous les frais sont à la charge du résident. « Nos volontaires en service civique ont parfois accompagné les résidents pour faire leurs courses : cela permettait aux jeunes et aux résidents de sortir », évoque le directeur. Les équipes peuvent aider mais cela reste exceptionnel. « À Pléchâtel, personne n’a peur des chiens. Si l’établissement était confronté à ce problème, nous ferions en sorte que le chien ne côtoie pas la personne phobique », nous dit Gaël.

Les bienfaits de la présence animale

Selon un rapport 2018 du CREDOC sur les « Conditions de vie et aspirations », 30% des personnes interrogées estiment que la médiation animale est un axe d’amélioration majeur des conditions de vie des résidents. « Les bienfaits de cette présence sont visibles tant au niveau des résidents que du personnel. Les résidents sont moins tendus et c’est un sujet de discussion qui permet de renouer le dialogue ».

Maria Tanasa, psychologue, a évoqué dans sa thèse sur la médiation animale en EHPAD les différents aspects bénéfiques du chien. L’animal joue un rôle social, affectif, d’apaisement, de distraction, de responsabilisation et de valorisation. Le chien stimule, réveille des souvenirs, favorise un lien d’attachement, permet de combler un manque de contact physique et est facteur de détente. S’occuper d’un chien permet une valorisation de la personne.

« Nous avons vu des résidents habituellement immobiles se lever pour caresser le chien. Certains même ne se souviennent pas des prénoms de leurs voisins ou du personnel, mais tous ont en tête le nom du chien », souligne le directeur. Le chien permet créer des moments de rapprochement entre résidents, familles et personnel. « Avant que ce chien n’arrive, les résidents étaient habitués à me voir venir travailler avec le mien. Lorsque je venais seul, tous le remarquaient et se questionnaient sur l’absence de mon chien », évoque Gaël de Freslon.

Un objectif : se sentir chez soi

L’entrée en EHPAD est parfois difficile car l’on doit quitter ceux que l’on aime ; les animaux de compagnie en font partie. Permettre aux résidents d’habiter avec leur chien facilite l’arrivée en établissement. En s’occupant d’un chien, le résident perd moins ses repères. L’établissement de Pléchâtel se situant en zone rurale, la majorité des résidents ont eu des animaux de compagnie.


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