• 01/06/2018
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Des échanges intergénérationnels sur l’immigration et la mémoire

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Des collégiens de la Rabière ont rencontré des résidents et des salariés de l’établissement Les Grands Chênes à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) pour évoquer leur vie d’immigrés. Une rencontre riche en émotions !

A l’origine du projet, une enseignante du collège voisin de l’établissement, La Rabière, à la recherche de témoignages sur le thème de l’immigration. Parmi les objectifs visés pour les élèves : établir un lien entre immigration et mémoire, mettre en avant la diversité culturelle, gagner en aisance à l’oral, respecter et prendre en considération la parole d’autrui. L’enseignante a présenté son projet à Caroline Nabbe, animatrice aux Grands Chênes.

Un appel à volontaires a été fait au sein de l’établissement. Cinq personnes âgées et sept salariés se sont proposés pour témoigner. 36 élèves des classes de 3ème générale et de 3ème Segpa (section d'enseignement général et professionnel adapté) ont ensuite rencontré ces volontaires, qui avaient connu un parcours de migration dans leur vie.

Ce premier échange a été organisé en février au sein des Grands Chênes. Les élèves avaient préparé une liste de questions à poser. Par groupe de 3 à 4, ils ont interrogé un résident ou salarié sur son parcours de vie. « Les élèves étaient studieux et intéressés par les échanges. Ils étaient concentrés, notant avec application les parcours de vie de chacun. C’était un moment très intime, fort en émotion et d’une richesse incroyable. » se souvient Caroline Nabbe.

S’en est suivi un travail de rédaction afin de mettre par écrit les témoignages recueillis. Mi-avril, une seconde rencontre a réuni tous les participants. Les élèves, encadrés par leurs professeurs de français et d’histoire-géographie, ont restitué le fruit de leurs entretiens en lisant les textes qu’ils avaient eux-mêmes rédigés. Résidents, salariés et familles ont été invités à écouter ces récits retraçant un moment de vie qui marque une existence, quelles qu'en soient les raisons. Chaque histoire était contée de façon anonyme : seules les personnes ayant témoignées étaient en mesure de savoir qu’il s’agissait de leur propre expérience. Très impliqués, les élèves ont eu à cœur de retranscrire le plus fidèlement possible les souvenirs qui leur ont été confiés. Les résidents et les salariés ont de leur côté été touchés par l’implication de la toute jeune génération et se sont plu à dévoiler des pans intimes de leur histoire : souvenirs de leur vie en Afrique, en Algérie, en Serbie, en Hongrie, en Autriche, au Canada…

Chacun a appris à mieux se connaître, et à porter un nouveau regard les uns sur les autres. Caroline Nabbe se souvient : « C’était un moment bouleversant. L’émotion des résidents et des personnels était palpable ! C’était très valorisant pour les personnes âgées et les salariés qui s’étaient confiées aux collégiens : elles étaient bouleversées de voir que leur histoire pouvait intéresser d’autres personnes. ».

Surtout, certaines rencontres ont permis à des collégiens de s’identifier à ces parcours de vie, comme pour cet élève qui a échangé avec un salarié arrivé d’un pays d’Afrique et ayant un parcours exemplaire depuis son arrivée en France il y a seulement 4 ans. La rencontre aux Grands Chênes a été un élément déclencheur : le collégien s’est beaucoup impliqué dans le projet, et s’est mis à travailler en classe.

Lors de cette restitution, chaque résident ou salarié interrogé était invité à faire passer un message. Des témoignages d’amitié, d’humanité et de respect, « Dans la vie, il faut bien réfléchir, ne pas baisser les bras, avoir un moral d’acier et garder confiance » « si vous quittez votre pays pour aller vivre dans un autre, c’est que vous êtes ouverts d’esprit et courageux. Vous échangez ainsi des idées et vous enrichissez des expériences d’autrui. »