Des EHPAD pionniers du compostage de proximité

Comment est né ce projet ?

Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux questions environnementales, et particulièrement à la gestion des biodéchets. J’ai la conviction qu’agir pour l’environnement ne nécessite pas forcément de grands moyens, mais plutôt de bonnes idées, bien ancrées dans le quotidien. Le compostage de proximité est magique de simplicité. Plutôt que d’incinérer ou d’enfouir nos biodéchets, on les valorise sur place, on enrichit les sols, et on boucle la boucle. À l’aube de ma retraite, je me suis formé en tant que « guide composteur » puis « maître composteur ». En parallèle, Partage et Vie initiait sa réflexion collaborative sur la RSE. J’ai naturellement fait partie des groupes de travail. Mettre en place du compostage de proximité dans nos établissements est l’une des nombreuses idées qui ont été retenues. Si la réglementation – imposant depuis 2023 aux entreprises de trier et traiter leur biodéchet – a servi de catalyseur, cette démarche répondait également aux souhaits des salariés et des résidents de contribuer à la préservation de notre environnement. Deux établissements se sont portés volontaires pour tenter l’expérience, la résidence Sainte-Élisabeth à Lyon et Le Clos Saint-Joseph à Jacob-Bellecombette. J’ai décidé de les accompagner dans leur souhait de transformation.

Quelles ont été les étapes ?

Nous avons mis la barre haut ! Nous nous sommes attelés au compostage traditionnel des épluchures, légumes, fruits, coquille d’œufs, marc de café… mais nous avons également travaillé sur le traitement du carné ou des restes cuisinés. Un tel projet est forcément collaboratif. Nous avons sensibilisé les collaborateurs et informé le CVS qui a accueilli très favorablement la démarche. Nous avons créé un comité de pilotage intégrant la directrice, le chef de cuisine, l’agent de maintenance, la responsable cadre de vie, et les animatrices. Ces dernières peuvent jouer un rôle important pour la communication et l’animation autour du compostage.

La première étape a consisté en l’élaboration d’un diagnostic complet. Nous avons commencé par 3 semaine de pesées qui ont permis de quantifier les déchets produits et de sensibiliser au gaspillage alimentaire. C’est toujours un choc de voir ce que l’on jette. Nous avons ensuite réfléchi à la zone d’implantation des bacs, aux circuits de collectes, à la communication auprès des équipes des nouveaux process à appliquer… En parallèle, nous avons déposé des dossiers auprès des collectivités territoriale, dont l’une des missions est d’accompagner les transitions de ce type. La Métropole de Lyon et l’agglomération de Grand Chambéry ont ainsi financé puis installé les bacs pour les résidences, et apporté des formations et suivis techniques indispensables : gestion des apports, équilibre azote/carbone, retournements et suivi de maturation… Cet appui complète mon accompagnement en tant que maître composteur.

Nous avons commencé ces projets durant l’été 2024 et nous avons réalisé nos premiers apports en avril 2025 pour Sainte-Élisabeth et très prochainement pour Le Clos Saint-Joseph. La machine est désormais lancée !

Et maintenant ?

La phase actuelle reste une période de rodage, avec un accompagnement régulier pour consolider les habitudes. Le projet repose en grande partie sur la motivation des équipes. Il faut prendre en compte un éventuel turn-over et donner au projet les moyens de sa pérennité. Mais le processus est satisfaisant. En quelques mois, nous sommes passés d’une idée à un système opérationnel, avec des gestes intégrés par le personnel et des ajustements en cours. Ce projet démontre qu’une démarche RSE n’est pas un concept abstrait, mais un ensemble d’actions concrètes et mesurables. Avec un accompagnement adapté, elle peut devenir un moteur de transformation durable, dans le médico-social comme ailleurs. L’objectif aujourd’hui est que d’autres Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD de Partage et Vie s’emparent du modèle !