• 14/02/2020
  • Actualité
  • Actions innovantes
  • Le Pévèle

La gamification : un outil managérial innovant

  1. Accueil
  2. Le Pévèle

La gamification, c’est transposer les techniques du jeu dans un contexte non ludique, comme celui du travail. Les objectifs sont multiples : créer du lien, fédérer les équipes autour d’un projet, favoriser la communication… Deux exemples avec des établissements qui ont mis en place des escape-game pour les équipes.

Jeu d’équipe et énigme

L’escape game est un jeu d’équipe. Le concept : les participants sont enfermés dans une salle à thème et doivent tenter de sortir en une heure. Dans la salle, des énigmes, des défis, des calculs… l’entraide et la collaboration sont nécessaires pour réussir à résoudre le problème. Au Pévèle (Nord) et à Varetz (Corrèze), des escapes games ont été organisés pour les équipes, avec des objectifs différents, mais les résultats observés sont similaires : une meilleure communication entre les équipes, plus de collaboration. À l’origine du projet à Saméon, la « hapiness team », un groupe de salariés (aide-soignant, ASL, psychologue, directrice…) volontaires qui met en place des actions pour leurs collègues : « ce groupe existe depuis quelques années. Tous les ans, nous organisons une animation pendant l’été. L’objectif est de créer du lien entre les équipes. Cette année, la « hapiness team » s’est lancé le défi de proposer un escape-game au sein de l’établissement : Maxime Lamarre, psychologue, et Isabelle Hiroux, responsable logistique, amateurs d’escape game, ont conçu le scénario et les décors. Ils étaient ensuite à tour de rôle maitres du jeu, pour aider les équipes si nécessaire » explique Amandine Pollet, directrice de l’établissement. À Varetz, c’est l’IDEC qui a proposé le jeu : « je cherchais un moyen pour faire travailler ensemble les équipes d’aides-soignants de la structure, tout en créant du lien : nous avons plusieurs secteurs, et les équipes tournent peu. Il peut y avoir des problèmes de communication, du manque d’écoute, des personnes en retrait…. Mon objectif était donc de créer un jeu qui les aiderait à mieux communiquer, à s’écouter et à prendre en compte l’avis des autres. » souligne Mickaël Dos Santos.

Écoute et collaboration

Afin que l’escape game soit plus qu’un moment d’amusement, les salariés étaient répartis dans des équipes préparées à l’avance. « En accord avec la direction, j’ai constitué des équipes de trois ou quatre personnes : des aides-soignants qui ne travaillent pas beaucoup ensemble, ou qui ont des points de vue divergents, étaient mis dans la même équipe, car l’objectif était justement de les faire collaborer. » Au Pévèle, « tous les salariés de l’établissement ont pu participer. Les équipes étaient constituées de trois personnes : un soignant, une personne de l’administratif et une de la logistique. C’est des personnes qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. » souligne Maxime Lamarre.

La constitution préalable des équipes était la plus grande angoisse des collaborateurs : chacun voulait participer avec les personnes de son choix. Mais tout le monde est rentré dans le jeu et cela a bien fonctionné. Ce prérequis est important pour que cela soit une réussite en termes de management et de cohésion d’équipe. « L’idée n’est pas de faire « juste » une jeu, nous voulions aller plus loin. » précise Mickaël Dos Santos. Les résultats ont été à la hauteur des attentes : « le principe même du jeu fait que la collaboration est nécessaire pour avancer et pour gagner. Il faut travailler ensemble pour résoudre les petites énigmes qui permettent de régler un problème global. J’avais travaillé le scénario pour que certaines situations se rapprochent des situations de soins qui sont vécues au quotidien. Nous avons observé des évolutions de comportements pendant l’heure de jeu : des personnes qui se mettaient en avant ont été obligées de prendre en considération l’avis de personnes plus en retrait, qui, elles, devaient s’imposer pour faire avancer l’équipe. Tout le monde doit entendre l’avis des autres et le mettre en pratique pour gagne. Ma participation en tant que «maire du jeu » est importante : comme au quotidien, si on est bloqué dans une situation, savoir demander de l’aide et avoir le regard neuf d’une autre personne peut être facilitateur. »

Un moment ludique qui crée des liens

Dans les deux établissements, l’escape-game était réalisé sur les heures de travail. Au Pévèle, l’objectif était de faire participer tous les salariés, cela a donc pris un mois afin que chaque équipe passe. « C’était au cœur des conversations, tout le monde avait hâte de jouer ! » Le fait que des salariés s’investissent dans l’élaboration du jeu a aussi contribué au bon déroulement du projet : « Nous avons réussi à créer un jeu de qualité avec très peu de moyens. Cela a impressionné les équipes qui en redemandent ! » raconte Isabelle Hiroux. En effet, les retours sont unanimes : au sein des deux établissements, les équipes communiquent mieux, les échanges sont facilités. « C’est un boost à l’instant T : les effets sont positifs mais s’essoufflent si rien d’autre n’est mis en place. Cela doit s’inscrire dans une stratégie plus globale ». souligne Alexandre Lamarre. À Novel, l’objectif est de faire participer le reste des salariés.