• 13/10/2020
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Les Français face au financement de la perte d'autonomie

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C’est le sujet d’une enquête réalisée cet été avec le Cercle Vulnérabilités et Société. Des résultats intéressants pour tous les décideurs.

Le financement de la dépendance : inquiétude, méconnaissance du sujet, approche émotionnelle et fortes attentes !

Les Français sont 92% à juger que la perte d’autonomie est une question importante, derrière le financement de l’hôpital public, la lutte contre la pauvreté et la lutte contre les déserts médicaux. Pour 85% d’entre eux c’est aussi un motif de crainte. Les Français sont nombreux à considérer que la perte d’autonomie n’est pas assez financée par les politiques publiques. Comme la santé, elle est considérée comme un lieu d’exercice d’une justice sociale.

Les changements du modèle de prise en charge sont possibles…

Les Français conservent leur attachement au principe de solidarité. C’est la pierre angulaire des politiques sociales sur laquelle ils souhaitent appuyer le financement de la perte d’autonomie, surtout les plus modestes d’entre eux. Les solutions reposant sur l’augmentation des prélèvements obligatoires actuels sont rejetées : 66% sont opposés à l’augmentation des impôts progressifs, 83%  sont opposés à l’augmentation des taxes telles que TVA ou CSG. Mais les Français sont ouverts à l’idée de taxer des publics ciblés : entreprises (taxe longévité sur le chiffre d’affaire par exemple), catégories aisées, ou certains types de comportements (fumeurs…), etc.

Le principe de réduction des dépenses prises en charge est envisagé, par exemple le remboursement dégressif des soins liés à la perte d’autonomie selon les revenus (64%) ou la mise en place de services « low cost » moins coûteux (63%). Les prises en charge pourraient être minorées pour certaines prestations, certaines catégories de la population particulièrement consommatrices en soins pourraient être appelées à les financer davantage, etc.

Les Français semblent apprécier l’idée d’individualiser en partie le financement. Sans que cela ne vienne remplacer l’intervention de l’Etat, 74% se déclarent favorables à la possibilité de contracter volontairement une assurance dépendance. Certains vont plus loin et souhaitent que l’on rende obligatoire les contrats de prévoyance individuelle tout au long de la vie active. La responsabilisation personnelle monte chez les Français qui considèrent que la dépendance les engage directement et concrètement. Cela se traduit par une forte disposition à l’engagement solidaire : 75% sont prêts à accompagner quotidiennement un proche âgé dépendant et 46% à s’investir bénévolement pour des tiers. L’organisation de nouvelles formes de solidarités de proximité – voisinage, association, habitat intergénérationnel – en vue de faciliter la prise en charge des personnes âgées en les facilitant par exemple sur le plan fiscal apparait aussi comme une solution.

… mais il faut en mesurer l’acceptabilité

Il y a un écart important entre la conscience de la gravité du sujet chez les Français et le retard qu’ils attribuent aux politiques publiques. Une réforme de fond est fortement attendue. La prise de conscience collective rend donc possible le changement du modèle. Mais le sujet étant très émotionnel, une telle réforme nécessiterait beaucoup de pédagogie.

Par ailleurs, chacune des solutions envisagées ne serait pas à elle seul suffisante pour résoudre le problème et sa complexité dépasse de loin la seule dimension technique. Le modèle de financement de la perte d’autonomie est un choix de société !