• 01/02/2018
  • Dossier
  • Formation

Mémoire antérograde, mémoire émotionnelle

  1. Accueil
  2. CAR Rhône-Alpes

En novembre dernier, Christophe Reintjens, faisait une conférence passionnante sur la maladie d’Alzheimer lors d’une journée formation–échanges des animatrices(teurs) de la Fondation. Neuropsychologue, responsable adjoint de la formation (Fondation Médéric Alzheimer), il a expliqué comment la mémoire fonctionne.

Où sont enregistrés les souvenirs dans notre cerveau ? Partout ! Selon la nature des informations (images, sons, toucher, gouts, odeurs…), les souvenirs sont ancrés dans différentes couches de la mémoire, un peu comme celles d’un oignon. Au fur et à mesure de la progression de la maladie, certaines couches sont altérées ou disparaissent mais d’autres demeurent. La mémoire antérograde Elle est la mémoire de l’apprentissage des faits nouveaux : les actualités, les évènements récents, les changements, les nouveaux visages… La mémoire antérograde est la première atteinte par la maladie d’Alzheimer. La mémoire rétrograde Elle est la mémoire des faits anciens, de notre histoire : « en 1944 j’étais dans le maquis avec mon ami Pierre…; le jour de mon mariage il y avait… ; mon enfant est né à…, mes vacances se passaient toujours à La Rochelle… ». Cette mémoire est préservée plus longtemps, mais elle s’estompe aussi peu à peu. Les années les plus récentes s’effacent d’abord, les années les plus anciennes ont tendance à être mémorisées plus longtemps. La mémoire procédurale Elle est la mémoire des automatismes, des actes répétés, quotidien, que chacun sait faire sans s’en rendre compte : conduire ; effectuer le même geste avec un objet ménager ; suivre le chemin pour acheter le pain… Elle est plus résistante que les deux premières. Cette mémoire des habitudes est utile pour tous ceux qui accompagnent les malades d’Alzheimer. Au cœur, la mémoire émotionnelle La mémoire émotionnelle est implicite, non consciente le plus souvent, mais elle détermine les réactions sociales, les décisions, le comportement, sur la base des expériences vécues qui peuvent être heureuses ou douloureuses. Elle est la mémoire la plus persistante. Il est important d’être attentif à cette mémoire des émotions car l’accompagnement des résidents avec maladie d’Alzheimer peut s’appuyer fortement dessus. La maladie d’Alzheimer n’altère pas de la même manière le fonctionnement cognitif. En particulier, les aptitudes spécifiques dans les domaines où les personnes ont atteint un niveau d’expertise élevé, avant l’entrée dans la maladie, sont relativement préservées : par exemple la pratique du tricot, de la musique, de la peinture etc., ce qui permet des possibilités d’activités. Pour cela, il est important de rechercher, selon l’avancée de la maladie, ce qui fait sens pour la personne : préférences, aptitudes, déficits, besoins, domaines d’expertise, pôles d’intérêt … et de valoriser les personnes à travers l’activité. Les activités simples, notamment celles de la vie quotidienne, se montrent parfois très efficaces. Adaptées au plus près du besoin des personnes, ces activités, l’animation sont une partie essentielle du projet d’accompagnement.