Grâce à l’observation du corps et à une palpation fine, on peut déceler les tensions qui causent des douleurs puis procéder à des manipulations afin de rétablir l’équilibre. L’idée d’associer la musique à l’ostéopathie m’est venue car je dispose d’une formation en psychophonie. Cette thérapie repose sur le principe qu’il existe des correspondances vibratoires entre les différentes tonalités et le corps humain.
À la MAS Clément Wurtz (Paris), les résidents participent à un atelier original qui conjugue musicothérapie et ostéopathie.
La maison d’accueil spécialisée (MAS) Clément Wurtz, située à Paris, dispose d’une unité dédiée à l’accompagnement de personnes polyhandicapées. Pour améliorer le bien-être des résidents, avec mon collègue kinésithérapeute, Jean-Pierre Pactat, nous proposons un atelier qui mêle musicothérapie et ostéopathie.
L’ostéopathie est particulièrement adaptée pour traiter les troubles (posturaux, musculaires, respiratoires, digestifs…) dont souffrent les résidents. Grâce à l’observation du corps et à une palpation fine, on peut déceler les tensions qui causent des douleurs puis procéder à des manipulations afin de rétablir l’équilibre. L’idée d’associer la musique à l’ostéopathie m’est venue car je dispose d’une formation en psychophonie. Cette thérapie repose sur le principe qu’il existe des correspondances vibratoires entre les différentes tonalités et le corps humain. Chaque son crée une vibration sur une partie du corps bien définie. Pour schématiser, disons que les notes hautes vont résonner dans les parties supérieures (le larynx, les poumons…), et les notes basses, dans les parties inférieures (les voies intestinales). La musique va venir stimuler, au même titre que le geste ostéopathique, les parties du corps douloureuses ou bloquées. Par exemple, l’une de nos résidentes a sa colonne vertébrale très déformée. Certains matins, sa respiration va être très difficile. Tandis que Jean-Pierre va libérer les muscles respiratoires grâce à ses manipulations, moi, je vais aussi faire vibrer cette zone-là à l’aide d’un instrument à vent, de manière à dégager le diaphragme et à libérer le souffle. J’improvise des musiques en gamme qui vont accompagner le geste. Les sons ont une incidence directe sur le corps. On peut sentir les modifications induites par la musique sur les organes. Elle accélère par exemple le relâchement neuromusculaire. En agissant de concert avec le kinésithérapeute, on décuple les effets de nos soins.
Cet atelier va influer aussi sur le bien-être psychique des résidents. Libérés dans leur corps, ils vont extérioriser davantage leurs ressentis, leurs émotions. Au gré de la musique, certaines personnes mutiques vont se mettre à rire ou à chanter. Nous avons les moyens de leur apporter beaucoup ainsi !
Pierre Thirriard,
animateur à la MAS Clément Wurtz (Paris XIII)