• 19/09/2020
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Partage et Vie à l’épreuve de la Covid-19

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L’épidémie de Covid-19 a considérablement bouleversé nos organisations, et pendant ces mois de mars et avril 2020, nous avons du mettre en œuvre les mesures barrières, l’interdiction des visites, le confinement individuel en chambre, la gestion dans l’urgence de notre approvisionnement en matériels. Nous avons dû adapter nos pratiques de soin et d’accompagnement a cette crise sans précédent. Nous avons dû renforcer nos liens avec les acteurs sanitaires du territoire. Plus encore, nos équipes ont dû affronter des situations de fin de vie et de décès éprouvantes, renforcées de plus par une distanciation imposée des liens familiaux et par l’interdiction des rites funéraires non compatibles avec la lutte contre l’épidémie. Face à cette sidération ayant mis en tension l’ensemble des capacités de nos organisations publiques et collectives, il convenait de faire face et de répondre dans un temps très court le plus efficacement possible afin de protéger les résidents, les patients, les collaborateurs. À notre «  référentiel EHPAD » existant, nous avons ajouté un additif afin d’apporter au réseau les outils pour limiter le risque de contagion le temps nécessaire a l’éradication du risque épidémique puis, au-delà, d’être prêts à affronter d’autres risques sanitaires. Voici quelques-unes des mesures prises par Partage et Vie en matière d’organisation des soins, d’aménagement du cadre de vie et de maintien du lien avec les proches.

L’organisation des soins

Notre démarche en période épidémique s’est organisée autour de « bons réflexes »:

  • Respecter les mesures barrières : l’avenir est » entre nos mains » ;
  • Reconnaitre, identifier les résidents suspects Covid-19 ;
  • Renseigner la fiche « limitation et arrêt des thérapeutiques actives » ;
  • Identifier les critères de recours à l’hospitalisation ;
  • Actualiser le dossier de liaison d’urgence ;
  • Définir collégialement la conduite à tenir.

Ces bons réflexes sont des éléments clés qui ont conditionné les contenus des fiches techniques mises à la disposition des établissements. En particulier, notre démarche s’est accompagnée d’une organisation sectorisée en unités « hameaux de vie », du bon usage des tests auprès des résidents et collaborateurs, du bon usage des équipements de protection individuelle, comme des médicaments et matériels, et de la sécurisation de leurs stocks.

 

Sectoriser nos maisons en micro-hameaux de vie

Les principes d’organisation de ces hameaux de vie, sans résidents suspects de contamination au SARS-Cov-2, ont été les suivants : mise en place d’unités fermées, conçues comme des unités de vie – des « co-locations », avec salle à manger et salle d’activités ; pas de croisements entre résidents de hameaux différents (y compris PASA) ; équipements dédies à la zone (chariots) ou décontaminés en entrée de zone ; accès aux jardins extérieurs sur des moments dédies ; sectorisation des équipes d’aides-soignants et d’agents des services logistiques afin de limiter les croisements – elles s’organisent en « maîtres/maîtresses

de maison » ; activités domestiques favorisées, suivant les enseignements Montessori ; possibilité pour les résidents d’une même unité d’avoir des interactions entre eux, sans être contraints à la distanciation physique.

Dès les premiers signes de suspicion de contamination, le résident a été isolé en chambre, dans l’attente du test. Si, malgré le souhait d’hospitaliser les premiers cas suspects, une contagion forte s’est propagée sur un micro-hameau de l’établissement, celui-ci était requalifié en zone Covid-19.

 

Renforcer nos équipes

Les réorganisations consécutives à l’épidémie de Covid-19 pour permettre la prise en soins optimale des résidents ont pu nécessiter un renforcement des équipes. Ont été entre autres recommandes : la mise en place d’une organisation spécifique le week-end ; le renfort éventuel des équipes par unité – la sectorisation en petites unités pouvant, suivant les organisations, nécessiter plus d’aides-soignants ou d’agents des services logistiques, notamment sur les aspects hygiène, propreté, blanchisserie ; le renfort du CODIR ; le renfort de la présence médicale – une astreinte de nuit et le week-end, par un médecin coordonnateur joignable par téléphone, étant organisée sur chaque territoire.

 

Approvisionnement en équipements de protection individuelle (EPI)

Des stocks tampons d’EPI ont été constitués dans dix établissements. Les quantités livrées dans les stocks tampons ont été fonction du nombre d’établissements susceptibles de s’approvisionner dans chacun d’entre eux.

Le cadre de vie

En période de crise, prêter une grande attention au cadre de vie est particulièrement important :

  • D’une part, pour des raisons d’hygiène et sanitaires. Chaque espace de vie (collectif et privé, intérieur et extérieur) doit faire l’objet de nettoyages réguliers et méthodiques, selon les protocoles en place, afin de limiter tout risque d’infection.
  • D’autre part, afin de faire plaisir aux résidents et aux personnels. L’espace de vie, en particulier pendant le confinement, est réduit : ce qu’il en reste doit être autant valorisé que possible. Cela concerne la décoration intérieure, les animations, l’organisation des repas, etc.

L’hygiène

Compte tenu des publics fragiles accueillis, nos établissements ont dû renforcer les mesures barrières pour limiter le risque de contagion. Partage et Vie a mis en place un groupe projet « hygiène » compose d’experts au sein de nos équipes : responsable qualité en sanitaire, cadre de sante, infirmier hygiéniste, responsable hôtelier, responsable d’établissement, institut de formation, chargé de communication et chef de projets SI Santé. Il s’est appuyé sur les recommandations HCSP et Sepias. Il a élaboré un référentiel d’hygiène en période de Covid-19, avec protocoles, affiches, formation e-learning.

Les animations et les activités

La plupart des activités habituellement organisées en établissement ne peuvent pas l’être lorsque les résidents sont confinés en chambre. Il s’est alors agi de réinventer ces activités et animations et d’en créer de nouvelles, dans le respect de toutes les conditions sanitaires en vigueur.

Quelques grands principes ont été retenus. Tout d’abord, il a été important de favoriser la convivialité malgré le confinement en chambre. Quand la configuration de l’établissement le permettait (respect des distances de sécurité notamment), les résidents ont pu être installés à la lisière de leur chambre ou dans les espaces extérieurs pour se voir et discuter entre eux. Les équipes ont également fait en sorte de transformer les couloirs en lieux de vie pleine et enjouée : organisation d’animations, décoration spécifique pour en faire une forme d’accès vers l’extérieur (véritable fleurs et plantes, photos du jardin ou de destinations lointaines…).

Dans certains établissements, de nouveaux lieux de vie ont vu le jour : par exemple, une mini-superette permettant aux résidents de faire de petits achats. Il a été également recommandé de profiter des moments d’accompagnement individuel pour apporter une attention accrue aux résidents et prendre le temps d’une vraie discussion.

L’organisation des repas

Les services de repas en chambre, du fait de l’isolement qu’ils impliquent à un moment normalement important de convivialité, peuvent entraîner des phénomènes de dépression engendrant une perte d’appétit et accentuant les conséquences de la dépendance. Il a donc été particulièrement important de maintenir le bon état nutritionnel des résidents en stimulant leur appétit par le plaisir. De la même manière, les équipes ont veillé à faire du repas un moment privilégie : soin apporte au dressage de la table (fleurs sur le plateaux…), à la tenue des équipes, organisation de repas thématiques avec choix du menu et de la décoration, ajout d’un apéritif…

Le lien avec les proches

Du fait de la restriction des visites, la communication entre les résidents et leurs proches, mais aussi entre l’établissement et les familles, a dû être considérablement aménagée. Plusieurs dispositifs ont été mis en œuvre.

Les rendez-vous en visioconférence et le don de tablettes

Le personnel a organisé des cycles de rendez-vous d’appels vidéo avec les familles, permettant aux résidents de parler en face-à-face avec leurs proches. La mise en œuvre de ces visioconférences a été facilitée grâce aux dons de tablettes par La Poste, la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, la Fondation Boulanger, l’AG2R, la Fondation Simplon… Qu’ils en soient tous remerciés !

Le déploiement de Famileo

Famileo est un outil qui a été déployé dès le début du confinement dans tous les établissements. Il possède deux usages : une « gazette du résident », qui permet aux familles d’envoyer via leur téléphone portable des messages et des photos, qui sont ensuite automatiquement mis en page sous la forme d’un journal papier remis en main propre au résident ; un « bulletin d’établissement » qui permet aux équipes de la résidence de communiquer de façon groupée auprès des familles.

La communication entre le directeur et les familles

Une juste communication permet, en ces temps troubles, de maintenir un lien de confiance avec les familles. Chaque fois que cela a été possible, et en particulier lorsqu’il s’est agi d’annoncer l’apparition de cas de Covid-19 ou du premier décès lié à l’infection dans l’établissement, la communication téléphonique avec chacun des proches des résidents a été privilégiée. Ces échanges ont été complétés de messages électroniques informant régulièrement les proches de la situation et de l’évolution des modalités d’organisation de l’établissement.

L’organisation des rencontres entre les résidents et leurs proches

Depuis l’annonce gouvernementale du 19 avril 2020, les rencontres entre les résidents et leurs familles sont de nouveau autorisées dans les établissements. La mise en œuvre sécurisée et apaisée de cette mesure a supposé le respect de quelques étapes importantes parmi lesquelles : le recueil des besoins et des attentes ; sur cette base, l’organisation des visites ; l’association à cette démarche de toutes les parties constituantes de l’EHPAD – l’ensemble des salariés, les instances représentatives du personnel, le Conseil de la vie sociale ; la mise en place et le respect des protocoles de visite (gestes barrières, etc.).


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