• 19/11/2021

Prévenir, dépister et prendre en charge la dénutrition en EHPAD

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À l’occasion de la semaine nationale de la dénutrition, Claude Jeandel, conseiller médical de la Fondation Partage et Vie, est intervenu dans les EHPAD d’Épernay (Les Trois Roses) et de Lyon (Sainte-Élisabeth) pour sensibiliser les équipes, les résidents, les familles, les partenaires et le grand public sur l’importance de prévenir, dépister et prendre en charge cette maladie silencieuse. En complément de ses interventions dans chacun des deux établissements, Restalliance, partenaire restauration de Partage et Vie, a organisé des ateliers ‘découverte’ de recettes enrichies.

Claude Jeandel : « La dénutrition touche plus de 2 millions de français chaque année, notamment des personnes hospitalisées et des personnes âgées fragiles. En EHPAD, l’alimentation est au cœur de la prise en charge des résidents. Elle influe directement sur leur bien-être physique, mental et social. Chaque résident est un convive qui doit prendre plaisir à se restaurer. Il nous appartient d’offrir une prestation de qualité, adaptée aux besoins spécifiques et aux goûts de chacun. »

On estime que la dénutrition concerne, à leur entrée en EHPAD, au moins un résident sur trois. La dénutrition est multifactorielle et peut être difficile à diagnostiquer. Ainsi, une personne en surpoids peut être dénutrie. L’âge entraîne des évolutions dans la perception des saveurs et donc dans le plaisir de se nourrir. Certains médicaments peuvent modifier le goût et générer une dysgueusie, tout comme la Covid-19. Des événements comme la grippe (ou toute autre infection), l’isolement lié ou non à un veuvage, les affections de la sphère bucco-dentaire… peuvent également être à l’origine de la dénutrition.

Il est donc nécessaire de suivre avec beaucoup d’attention les résidents en EHPAD afin de choisir pour chacun la stratégie de re-nutrition la plus adaptée, dans l’optique de garantir, ou du moins de s’approcher, des apports nutritionnels conseillés (ANC) : 30 à 35 kcal par kg et 1,2 g par kg et par jour. Cette adaptation des apports aux besoins implique de mieux estimer les ingesta.

Plusieurs pistes existent pour prévenir ou améliorer les situations de dénutrition en EHPAD mais la principale est la personnalisation du suivi des résidents. Des innovations sont mises en œuvre, par exemple les chariots de repas connectés (ou assiettes intelligentes) qui permettent d’évaluer les ingesta du résident. Le suivi du gaspillage alimentaire est aussi un indicateur. L’ADEME estime en effet que pour un EHPAD de 80 lits, le gaspillage s’élève à 20 à 30% des repas.

La dénutrition est un enjeu de santé publique sur lequel l’ensemble des acteurs doivent agir. Au-delà de la semaine de la dénutrition, Partage et Vie travaille sur ce sujet avec ses partenaires et ses établissements.

 

Le saviez-vous ?

Comment mesure-t-on la dénutrition ? Un indicateur simple existe.

C’est le poids de la personne, divisé par sa taille au carré, exprimée en mètre. Exemple : 60 kilos divisés par 1,60 x 1,60 = 23,43. En-dessous de 22, la personne présente une dénutrition et en-dessous de 20, une dénutrition sévère.

Ref. : recommandation HAS du 10 novembre 2021, Diagnostic de la dénutrition chez la personne âgée de 70 ans et plus.

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