• 07/06/2019
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Puce et linge

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Depuis quelques mois, La Maison des Ombrages a mis en place un système de puçage du linge, qui permet de tracer tous les vêtements des résidents, et ainsi d’éviter les pertes. Retour le projet avec Florence Monestier, responsable hôtelière de l’établissement.

Un projet longuement mûri

Le projet d’externaliser le linge à La Maison des Ombrages était prévu depuis longtemps, comme l’explique Florence Monestier, la responsable hôtelière de l’établissement : « Quand je suis arrivée il y a deux ans et demi, le projet était déjà en discussion. Il s’agissait alors d’un projet de simple lavage du linge à l’extérieur. J’ai repris le projet et j’ai interrogé plusieurs prestataires, dont un qui proposait un système de puce. Avec la Directrice de l’établissement, nous avons rencontré les commerciaux, qui nous ont proposé de visiter des établissements où le système était en place. Nous avons été convaincues ! »

Après plusieurs réunions avec les équipes, le CVS, les résidents et les familles, le projet a été lancé en janvier dernier.

Une logistique bien huilée

La première étape est fastidieuse : il s’agit de pucer tout le linge des résidents. Florence Monestier : « nous avons mis plus de trois semaines, à trois personnes et moi. J’ai détaché la lingère de l’établissement qui faisait des navettes entre les armoires des résidents et la salle installée pour l’occasion, et deux personnes étaient mises à disposition par le prestataire. Certaines familles souhaitaient être présentes lors du puçage du linge, donc nous devions nous organiser. Il faut dire que certains résidents ont beaucoup de linge ! »

Début février, nous avons fait partir notre première livraison de linge à laver. Les résidents angoissaient de voir partir leur linge à l’extérieur : « Au départ, certains faisaient une liste de tous leurs vêtements. Ça s’est vite arrêté lorsqu’ils se sont rendus compte que tout revenait » souligne Florence Monestier.

Le linge est envoyé au prestataire trois fois dans la semaine. D’une fois sur l’autre, il est ramené propre. « Ça fonctionne comme ça dans 99% des cas, sauf quand le linge est très tâché et qu’il demande deux lavages. Il a fallut se réorganiser pour être sûr que le linge soit descendu en temps et en heure : s’il l’est après le passage du prestataire, en fin de matinée, il n’est traité que la fois suivante. Pour les résidents qui ont peu de vêtements, cela doit être pris en considération. » explique Florence Monestier.

« Cela a également demandé une réorganisation de la part des équipes : bien trier le linge, le descendre à temps… Le plus important lors de la mise en place du projet était d’être présente et d’acccompagner tout le monde : les équipes, notamment la lingère, les familles, les résidents. Même si le projet a commencé depuis plusieurs mois, nous faisons encore des points très réguliers tous les mois avec le prestataire, pour passer en revue ce qui n’a pas été et les ajustements à faire. »

Tout est tracé, plus aucune perte

Pour Florence, le gros avantage est « que nous ne perdons plus aucun vêtement. Tout est systématiquement retrouvé. La perte de linge était un problème évoqué lors des CVS et par les familles. » Pour arriver à ce résultat, plusieurs procédures ont été mises en place : « nous avons une douchette qui nous permet de scanner facilement et nous obtenons ainsi de nombreuses informations sur chaque vêtement. Nous scannons toutes les armoires pour voir si du linge n’a pas été déplacé ou mal rangé, mais aussi les sacs de draps qui partent chez un autre prestataire et les sacs poubelles. Par ailleurs, j’ai accès au logiciel de suivi du linge, qui me permet d’avoir l’historique de chaque vêtement et son parcours. Tout est tracé. Dès qu’une personne, résident ou proche, m’annonce qu’elle a perdu un vêtement, je l’emmène dans mon bureau pour qu’on regarde ensemble de quel vêtement il s’agit. C’est très rassurant pour les personnes de voir que chaque pièce est prise en photo et présente dans le logiciel. J’ai accès à tout le parcours du vêtement : quand il a été lavé, rangé et où il a été scanné la dernière fois…Nous pouvons le retrouver facilement. » Pour que le projet doit opérationnel, l’intégralité du linge de l’établissement a été étiqueté, même pour les familles qui entretiennent elles-mêmes leur linge : « cela permet de toujours savoir où est quoi, par exemple si le vêtement est rangé dans une autre armoire. En termes de coût, nous avons pucé le linge sans frais supplémentaires des anciens résidents. Cependant, le forfait linge des nouveaux résidents est passé de 100€ à 200€. » note Florence.

Le bilan de ce projet est très positif : « en premier lieu car nous pouvons répondre à toutes les demandes de linge perdu. C’est très satisfaisant de régler des situations qui peuvent devenir des sources d’angoisse pour les résidents. La lingerie est ouverte quatre jours par semaine, contre six avant la mise en place de la gestion automatisée du linge. Le temps de travail de notre lingère a ainsi été optimisé : elle n’est plus remplacée pendant ses congés et a diversifié ses missions : ménage, décoration, remplacement…Ce qui nous prend encore du temps c’est le pucage du linge : nous faisons entre 500 et 700 pièces par mois. Nous avons instauré de nouvelles règles avec les familles, qui doivent systématiquement nous informer lorsqu’elles amènent une nouvelle pièce à leur parent. »