• 01/02/2019
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  • La Maison des Ombrages

Simuler le vieillissement pour améliorer le soin

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A la Maison des Ombrages et aux Chantournes, huit salariés ont réalisé une journée de formation « simulation au vieillissement », qui permet aux salariés de se mettre « dans la peau » des personnes âgées. Bilan de l’expérience.

Une inversion des rôles nécessaire à la prise de conscience

Quoi de mieux pour comprendre une personne que se mettre à sa place ? C’est l’objectif de cette formation : permettre aux soignants de se glisser « dans la peau » d’une personne âgée afin d’améliorer leur accompagnement.

Comment ? A l’aide d’un costume complet qui reproduit les signes du vieillissement ou les pathologies spécifiques liées à l’avancée à l’âge : vision altérée, articulations moins souples, poids supplémentaire, surdité…Différents réglages sont possibles, permettant d’accentuer certaines pathologies ou problématiques, en fonction du public accueilli dans l’établissement. Cette formation, proposée par l’institut de formation de la Fondation, se déroule sur une journée. Elle se compose d’une première partie théorique, sur la représentation sociale du vieillissement, la notion de vieillissement normal / pathologique, les chutes et le travail ergonomique.

La seconde partie de la formation est consacrée à des mises en situations. L’objectif est de comprendre ce que peut ressentir une personne âgée au quotidien, et surtout adapter son accompagnement. Le fait de porter le costume de simulation permet de se rendre compte de la réalité de l’avancée en âge, mais le plus important est de comprendre comment les pratiques de soins peuvent avoir des conséquences sur le résident.

Un test grandeur nature

La mise en situation se passe en « conditions réelles » : dans l’établissement, les binômes testent les différents moments de l’accompagnement : repas, soins, toilettes…Les retours de la personne portant le costume sont nombreux, et permettent à l’accompagnant d’adapter ses gestes, sa posture et son attitude.

« Les résidents expriment assez peu leur malaise physique, soit ils n’osent pas, soit ils sont dans l’incapacité de s’exprimer » précise Ravia Jourde, directrice de La Maison des Ombrages. Sandra Fleury, infirmière aux Chantournes, qui a participé indique : « Cette formation laisse une large part à la pratique, ce qui nous permet de nous mettre à la place des résidents. Lors de la simulation, nous ne sommes plus des soignants mais des résidents. Mon point de vue a changé sur le quotidien des résidents. Je ne pensais pas que c’était comme ça, que c’était si difficile, la visibilité si réduite et l’équilibre si précaire ».

Le costume de simulation permet de s’adapter à chaque problématique : « Chez nous, les résidents sont des personnes en situation de handicap relativement jeunes, la moyenne d’âge est de 63 ans, mais je peux oublier qu’ils vieillissent et qu’ils subissent aussi les changements physiques liés à l’âge ».

Le bilan est très positif : « les soignants formés sont davantage dans l’empathie avec les résidents. J’ai vu une évolution dans leur posture, dans leur prise en soins. Ils sont plus à l’aise dans leur métier. Ils transmettent certaines astuces à leurs collègues qui n’ont pas encore bénéficié de la formation » souligne Ravia Jourde. Verdict : soignants comme résidents y trouvent leur compte !