- 01/10/2025
- Actualité
- Actualités institutionnelles
Vieillir sans fragilité : comprendre, prévenir, accompagner pour protéger nos aînés
À l’occasion de la Journée internationale de la personne âgée, la Fondation Partage & Vie souhaite mettre en lumière une conviction forte : bien vieillir, c’est possible, à condition d’être bien accompagné, écouté et entouré.
Chaque personne est unique, et son parcours de vie l’est tout autant. C’est pourquoi il est essentiel de repenser notre regard sur la vieillesse, de renforcer les actions de prévention et de mieux accompagner les personnes âgées dans toute leur diversité. Vieillir, ce n’est pas forcément devenir vulnérable
Le vieillissement n’est pas uniforme. Certaines personnes de 90 ans conservent une pleine autonomie, tandis que d’autres rencontrent des difficultés bien plus tôt, notamment si elles sont confrontées à des maladies chroniques. L’âge n’est donc qu’un paramètre parmi plein d’autres, et l’erreur est d’en faire la seule explication face aux signes de fragilité.
Aujourd’hui, les professionnels de santé distinguent trois grands profils :
- Les personnes dites robustes qui conservent une bonne autonomie malgré l’âge.
- Les personnes touchées par des maladies chroniques (Alzheimer, arthrose, etc.) nécessitant une prise en charge spécifique.
- Les personnes dites fragiles, dont les capacités diminuent peu à peu, sans maladies déclarées, mais souvent à cause de sédentarité, du repli social ou de l’isolement.
Fragilité, isolement : une vigilance à chaque instant
L’isolement constitue l’un des risques les plus sérieux pour les personnes âgées. « Toutes les études menées sur le sujet sont unanimes : l’isolement augmente le risque de fragilisation, de perte d’autonomie fonctionnelle, mais également de développer certaines maladies » explique Professeur Claude Jeandel, conseiller médical de la Fondation. L’isolement affaiblit la santé que ce soit mentalement ou physiquement, il augmente les risques de maladies et favorise le renoncement aux soins. Trop de personnes âgées vivent aujourd’hui sans médecin traitant, sans proche aidant, en dehors de tout système de repérage.
Un rapport des Petits frères des Pauvres, publié en 2021, alertait déjà sur la situation de plus de 530 000 personnes de 60 ans et plus vivant sans aucun contact avec leur entourage. Dans certaines situations, ce vide relationnel peut encourager les abus de confiance. Une personne isolée, surtout si ses capacités cognitives déclinent est plus vulnérable face à des interventions extérieures, même bien intentionnées. C’est pourquoi maintenant le lien social est l’une des priorités de la Fondation, au même titre que la santé et la sécurité.
Prévenir pour préserver l’autonomie
Une baisse d’appétit, des difficultés à se déplacer, à faire ses courses, à maintenir ses habitudes de vie : ces petits changements doivent nous alerter. Trop souvent, ils sont attribués à l’âge alors qu’ils peuvent révéler une maladie non diagnostiquée ou un besoin d’accompagnement.
« L’erreur, c’est d’attribuer systématiquement ces changements à l’âge. Or, cela peut être par exemple la conséquence d’une maladie non encore diagnostiquée, comme un Alzheimer débutant. » Professeur Claude Jeandel.
À ce stade, il est encore temps d’agir. La fragilité n’est pas une fatalité : elle peut être réversible. Un bilan de santé, des conseils nutritionnels, la reprise d’une activité physique adaptée, l’aménagement du logement ou la participation à des activités collectives peuvent faire toute la différence. Des petits gestes du quotidien, des attentions concrètes qui permettent à une personne de rester autonome plus longtemps.
Des professionnels engagés au quotidien
A la Fondation Partage et vie, nos établissements sont des lieux de vie où nos équipes présentes au quotidien – soignants, accompagnants personnels administratifs – jouent un rôle clé sont les premières à repérer les signaux de fragilité, à alerter, à soutenir et à protéger. Leur travail, souvent exigeant, doit être reconnu et valorisé. Restaurer l’image humaine et responsable du secteur, c’est aussi réaffirmer notre ambition collective de faire du vieillissement un parcours de confiance, d’attention et de dignité.
Protéger nos aînés commence par un changement de regard sur la vieillesse. Prévenir la fragilité, c’est préserver l’autonomie, éviter la bascule vers la dépendance, et garantir à chacun la possibilité de vieillir selon ses choix et ses capacités. En agissant tôt, en maintenant le lien, en écoutant, en accompagnant, nous pouvons collectivement construire une société plus vigilante et plus humaine aux défis du vieillissement.