• 07/05/2025
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La vie continue : quand l’EHPAD devient aussi un lieu d’expression

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Entrer en EHPAD, ce n’est pas renoncer à qui l’on a été, ni tirer un trait sur sa personnalité, ses talents, ses envies. C’est un changement, souvent difficile, souvent chargé d’émotions, mais cela reste un lieu de vie. Le parcours de Mme Podevyne en est la preuve : en rejoignant Les Quatre Saisons (Hauts-de-Seine), cette artiste sculptrice a récemment été mise à l’honneur en tant qu’invitée d’honneur du 31ᵉ Salon des artistes amateurs robinsonnais.

Une artiste, une fille, une renaissance

Sculptrice professionnelle, Mme Podevyne avait progressivement rangé ses outils. La fatigue, l’âge, le rythme de la vie en établissement avaient mis en pause son élan créatif. Mais c’était sans compter sur le regard bienveillant de sa fille, Véronique. En se promenant dans les jardins de la Maison des Arts, une idée a jailli : pourquoi ne pas lui redonner une place d’artiste à part entière ?

Véronique a contacté la mairie. Sensibles à cette démarche, Lucie Derré (chargée de la culture) et Béatrice Robin (adjointe au maire) ont organisé une rencontre. Bien que la Maison des Arts soit très sollicitée, elles ont tenu à lui faire une place. Après une visite à l’EHPAD pour découvrir ses sculptures, elles lui ont proposé d’être l’invitée d’honneur du Salon !

Avec sa fille, Mme Podevyne a choisi neuf de ses œuvres parmi celles qui ornent sa chambre et les couloirs de la résidence. Cette sélection a été un moment fort, intime, où les souvenirs ont refait surface. Une preuve que l’art, comme la mémoire, demeure.

Une présence célébrée

Le soir du vernissage, tout a été mis en œuvre pour que Mme Podevyne puisse être présente. Même si se déplacer en fauteuil roulant demande de l’énergie et de l’organisation, elle a tenu à venir. Grâce au car de la ville, elle a pu se rendre au vernissage avec d’autres résidents. Le maire a pris la parole et lui a offert des fleurs. Les applaudissements, les sourires, les échanges ont illuminé le visage de Mme Podevyne, rayonnante au milieu des siens. « C’était peut-être le plus beau cadeau d’amour qu’elle ait pu recevoir », a confié un proche.

La mémoire de soi ne s’efface pas

Ses sculptures ont été exposées pendant une semaine, suscitant la curiosité et l’admiration des résidents. « Je ne pensais pas que l’on ferait tout ça pour moi, c’est formidable », a-t-elle soufflé. Aujourd’hui, elle ne peut plus sculpter. Mais son parcours artistique continue de résonner. Ce vernissage a mis en lumière l’importance de considérer chaque résident comme une personne avec une histoire, des passions, des talents.