Les Sam’dit sont les rendez-vous mensuels des aidants et des professionnels de La Note Bleue (Paris). Un samedi par mois, un thème choisi par les aidants est abordé pour les aider à accompagner au mieux leur proche cérébro-lésé. Retour sur ce projet avec Marie Agostinucci, psychomotricienne et coordinatrice du projet.
Apporter des clés aux aidants
Depuis 2008, La Note Bleue accompagne les victimes de lésions cérébrales. L’implication des aidants est primordiale pour assurer une continuité de soins et pour assurer une bonne prise en charge des personnes accueillies. Les familles sont demandeuses d’informations et de formations. « C’est pour répondre aux besoins des aidants familiaux que nous avons mis en place les Sam’dit, des matinées d’échanges sur leurs besoins, avec des professionnels de l’établissement. Ces réunions ont lieu un samedi par mois, pour que le plus de personnes possibles puisse y assister. »
Pour définir les thèmes abordés, Marie Agostinucci a interrogé des familles : « Partir des questionnements des aidants est la base de notre projet. Nous sommes à l’écoute des questions récurrentes qui nous aident à élaborer les ateliers suivants. »
Les thèmes sont variés : les troubles cognitifs, l’avenir, les vacances... « Les ateliers permettent de faire une sensibilisation à des questions précises. En fonction du cas de chacun, certains points sont abordés plus en détail de façon individuelle. » précise Marie. « Nous essayons de proposer des éléments concrets aux familles, et de conserver un aspect convivial dans nos ateliers : nous faisons régulièrement appel à des invités experts du secteur (la référente handicap de Pôle Emploi par exemple), nous faisons des démonstrations (de matériel médical pour l’atelier « bien chez soi »), ou encore des visites dans d’autres structures de la Fondation, pour l’atelier « préparer l’avenir ». L’objectif de ce dernier atelier était de montrer aux familles ce sur quoi il faut être vigilant lors d’une visite d’établissement, leur donner des critères objectifs (en fonction des capacités restantes de la personne, de son lieu d’habitation…) plutôt que se baser sur une impression générale. Nous souhaitons leur apporter des clés. » explique Marie.
Transmettre ses connaissances
Les matinées suivent une trame commune, ce qui évite de glisser vers le groupe de parole non structuré. En première partie les attentes sont recueillies de façon ludique. Cela permet au professionnel d’adapter son propos. Ensuite vient la partie principale, pendant laquelle la transmission de connaissance est organisée par le professionnel de l’établissement et les éventuels intervenants. Puis la phase de synthèse permet aux participants de se réapproprier le contenu et d’échanger entre eux. « L’implication des professionnels est indispensable au bon déroulement des Sam’dit. Plusieurs réunions pour chaque atelier sont nécessaires pour le préparer. Nous travaillons pour cela de manière transverse. Les professionnels sont très sollicités sur la matinée, on sent une véritable envie de bien faire de la part des aidants présents. Chaque professionnel est libre d’organiser son temps comme il le souhaite et peut faire venir un invité ».
Les ateliers sont limités à une dizaine de participants, ce qui facilite les échanges. La moitié des personnes reviennent à chaque fois, et la moitié sont de nouveaux aidants. « Après chaque Sam’dit, aidants comme professionnels sont reboostés. Cela permet de prendre du recul sur le quotidien, d’échanger…Une vraie bouffée d’oxygène ! » conclue Marie.
