• 01/12/2025
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Séminaire Hippocrate et Nightingale

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Les médecins coordonnateurs et cadres infirmiers de Partage et Vie étaient réunis nombreux pour cette quatrième édition. Extraits choisis.

A la Maison de l’Amérique latine à Paris, la journée de séminaire a été riche en sujets, contributions et échanges. Conçue et animée par le Professeur Claude Jeandel et Christine Buys, elle a débuté par la présentation du référentiel « politique médicale et soins ». Construit autour de 9 axes, il met l’accent en préambule sur l’éthique, en particulier la capacité à consentir aux soins. Le référentiel donne accès à une bibliothèque de ressources comprenant des outils d’aide au diagnostic ainsi que les formations aux « Fondamentaux du soin » développés par la Fondation.

Le plan personnalisé d’accompagnement (PPA) : se donner les moyens de pratiquer le juste soin

 « Tout se joue dans cette période de transition ». Moment clé pour recueillir le plus d’information sur la personne, il est essentiel pour garantir le bon cadre d’accompagnement et il est le fruit d’une co-construction. Le cadre règlementaire fixé par la loi de 2002 et les attendus de l’HAS font du PPA un droit fondamental. Le PPA est construit selon un processus en 5 étapes : examen clinique rigoureux, recueil des antécédents et de l’histoire de vie, compréhension du pourquoi la personne arrive en EHPAD, établissement d’un diagnostic documenté, prise de décisions s’appuyant sur la balance bénéfices – risques en respectant les principes éthiques. L’EHPAD accueille des personnes dont les situations sont souvent les plus complexes du fait du cumul des pathologies et de la difficulté à recueillir la parole compte tenu des troubles cognitifs. Avoir une approche globale (évaluer les prescriptions utiles, pas utiles, les interactions entre les médicaments…), vérifier le statut vaccinal, et travailler en pluridisciplinarité pour évaluer les capacités du résident.

Les équipes de Partage et Vie travaillent à l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques pour la rédaction du PPA, un triptyque pour la personne accompagnée en FALC, et une fiche mission pour la personne ressource de la personne accompagnée. 

Une table ronde sur les troubles de l’audition 

Animée par Claude Jeandel, la table ronde a réuni le docteur Didier Bouccara (ORL) et Christophe Renard (audioprothésiste) et a montré à quel point les troubles de l’audition sont un enjeu important de santé. On estime qu’en France les limitations fonctionnelles liées à perte auditive concerneraient 10 millions de personnes, dont un tiers des personnes de plus de 60 ans. Pourtant la proportion de ceux qui utilisent des aides auditives décline paradoxalement avec l’âge. Il est constaté aussi une sous-déclaration de ces troubles en EHPAD qui ne figurent pas non plus dans la coupe Pathos. Christophe Renard précise que l’âge moyen d’appareillage est de 71 ans. Des personnes arrivent donc en EHPAD déjà appareillées et il faut continuer à les accompagner. Pour les autres il est nécessaire de procéder au repérage de ces troubles et à en préciser leur étiologie afin de poser l’indication de recours à un appareillage. 

Pourquoi les troubles de l’audition sont-ils importants à traiter ? Parce qu’ils génèrent de l’isolement, de l’anxiété, et ont des incidences sur les fonctions cognitives. L’exploration des déficiences auditives est insuffisante et on peut véritablement parler de « sujet orphelin » selon les médecins de la table ronde. Le repérage précoce est important, notamment après 60 ans, pour évaluer, réhabiliter et accompagner à long terme. Il existe différents tests y compris via smartphone (Höra par exemple). Aujourd’hui des progrès technologiques importants ont été faits pour proposer des appareillages en fonction des besoins, sur prescription médicale. Le médecin travaille en lien avec l’audioprothésiste. Il existe des aides financières et un arrêté du 14/11/2018 a ouvert au reste à charge zéro, ce qui va à l’encontre de l’idée que les aides auditives coutent forcément cher. Les appareils doivent être intégrés au plan de soin de la personne accompagnée. Pr Claude Jeandel fait référence à un rapport de l’IGAS datant de 2021 qui recommande le développement d’une filière auditive.

Interventions des kinésithérapeutes, professeur APA et référent APS : le juste soin

Le passage en tarif global impose le strict respect des indications pour être conforme à l’enveloppe complémentaire allouée aux établissements. La coupe Pathos, on le sait, définit le niveau de soin requis, utile à l’état de santé, pour chaque résident. La démarche de kinésithérapie doit être inscrite dans le plan de soin et prescrite par le médecin. Il doit être décidé si la compétence d’un rééducateur est nécessaire. L’objectif ? Viser le juste soin. Dans l’établissement d’Hasnon (Nord) par exemple, chacune des prescriptions est désormais analysée. Si besoin, un échange a lieu entre le médecin coordonnateur, le médecin traitant et le kinésithérapeute. 

Cette séquence du séminaire a été complétée par le témoignage d’un kinésithérapeute salarié des deux EHPAD de la Fondation à St Nazaire. Un poste encore rare dans le réseau mais qui a de l’avenir ! Lors de l’accueil du résident, celui-ci réalise un bilan et assure le parcours coordonné du résident. Il a la possibilité de renouveler si besoin une prescription datant de moins de 1 an. Son rôle inclue la coordination, l’animation de réunions pluridisciplinaires (par exemple sur les chutes), des formations internes. Il participe à la préparation de coupe Pathos et l’évaluation.

En conclusion, Delphine Langlet et Bruno Doerler ont insisté sur l’importance de la communauté des médecins et des cadres de santé de Partage et Vie. En rassemblant les talents, elle permet de faire de l’intelligence collective, et forme aujourd’hui une communauté dynamique animée par Claude Jeandel et Christine Buys. Un accent tout particulier a été mis sur l’éthique qui est à la Fondation une démarche voulue de plus en plus opérationnelle. Sans oublier le nouveau projet stratégique 2026-2030 dans lequel la dimension soignante sera au cœur.