Service civique : la découverte d’un univers…

Ils sont jeunes : 23 ans pour Adrien, 18 ans pour Léonie ; ils sont étudiants et sont les services civiques qui accompagnement au quotidien les résidents de l’Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées DépendantesEHPAD Sainte-Elisabeth à Lyon.

La directrice, Magali Damestoy, raconte : « Je suis vraiment satisfaite de l'expérience avec les services civiques dans notre établissement. Ils apportent une énergie nouvelle et des perspectives différentes, ce qui crée de belles interactions intergénérationnelles. Les activités qu'ils proposent, comme les sorties et les projets artistiques, sont appréciées par les résidents. Et franchement, l'accueil d’un service civique ne demande pas plus de travail que pour intégrer un professionnel dans l'équipe. Accueillir ces jeunes est une expérience très positive pour notre établissement, et on renouvèlera cette initiative à l'avenir. »  

Pourquoi avoir choisi de faire votre service civique dans un Ehpad ?

Adrien : « J’ai décidé de profiter d’une année de césure pour travailler avec des personnes âgées, contribuer à les sortir de l’isolement et partager des moments avec ces anciennes générations. Je pense qu'ils ont beaucoup à nous apprendre ; après tout, la plupart ont vécu les grands événements du 20e siècle, ce qui constitue une grande richesse. »

Léonie : « J’ai décidé d'effectuer ce service civique au sein d’un Ehpad car c’est un univers inconnu pour moi. J’avais postulé pour deux missions, une avec des enfants et celle-ci, et je me suis dit que je pourrais en apprendre davantage ici. En période de réorientation, je cherchais à tirer profit des six mois qui me restent avant de reprendre mes études. Je me sentais un peu isolée, à Lyon, et le fait de côtoyer ces personnes âgées au quotidien est aussi bénéfique pour moi que pour elles ! Lorsque je suis venue pour l'entretien, j’ai trouvé l'environnement chaleureux et accueillant, ce qui m'a beaucoup rassurée. Mis à part ce que l’on peut entendre dans les médias, je ne connaissais rien de cet univers. Je suis heureuse de cette expérience, car j'apprends chaque jour. Moi qui suis naturellement très timide, j’ai appris à aller vers les autres, à échanger, et aussi à écouter. »

Qu’est que ce service civique vous apporte ?

Adrien : « Cela fait quatre mois que je suis à Sainte-Élisabeth, et j’ai pu établir de vraies relations avec les résidents, certains plus que d’autres. Cette expérience est enrichissante. En arrivant, j'avais une certaine appréhension de la vieillesse, mais maintenant, je crains moins de vieillir ! Plus j’échange avec les résidents, plus je réalise que vieillir est aussi une richesse.

Autre aspect de cette expérience qui m’a frappé, j’apprends à prendre mon temps et à être patient ! Dans notre société actuelle, nous sommes tellement pressés ; tout doit aller vite. Or là, je dois m’adapter au rythme des personnes que j’accompagne. Elles sont moins rapides en raison de leur âge, mais elles ont aussi une vision du temps qui est différente, car elles ont vécu une époque où tout était moins instantané, où il fallait savoir attendre. »

Léonie : « Cette expérience m’a permis de me réancrer dans la vie réelle. Comme beaucoup, j’étais déconnectée, passant la plupart de mon temps sur mon téléphone sans vraiment prêter attention aux gens qui m'entourent. Depuis que je suis ici, je me suis reconnectée tant aux autres qu'à moi-même. »

Y a-t-il une expérience, un échange, une anecdote qui vous a marqué ?

Adrien : « Je suis musicien et je joue du piano. Il m’arrive de jouer sur le piano de la résidence. On m'avait parlé d'une dame qui jouait elle aussi de cet instrument avant. Je suis allé la voir, j'ai discuté avec elle, et quelques jours après, j'ai réussi à la convaincre de jouer. Cette dame est atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle parle clairement mais s'embrouille souvent, mélangeant passé et présent. C'était fascinant de la voir s'asseoir au piano avec ses partitions de Chopin et Beethoven, et de commencer à jouer comme un maître. Malgré ses difficultés à parler et se déplacer, dès qu'elle joue, c'est comme si tout devenait clair pour elle. C'est vraiment incroyable. »

Léonie : « J'ai passé du temps avec un monsieur qui était dans la marine. Il m'a raconté sa vie en tant que marin et ses péripéties. Il a beaucoup parlé de l'amour qu'il avait pour sa femme, qui a été l'amour de sa vie. Depuis qu'elle était décédée, il dit que sa vie n'a plus de sens. C'était hyper émouvant. Toutes les interactions le sont, mais celle-ci était particulièrement touchante. Il parlait de sa femme avec une telle admiration que je me suis dit que j'aimerais qu'on parle de moi comme ça un jour. »

> Depuis le début du partenariat entre la Fondation Partage et Vie et SC2S, ce sont environ 70 missions de service civique qui ont été menées dans plus de 40 établissements. Soit autant de jeunes gens qui se sont investis pour apporter du plus dans le quotidien de nos aînés.