• 06/11/2025
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Anticiper la réforme du domicile : l’exemple concret d’une coopération réussie entre l’ASAPAD et le SSIAD de Lewarde

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D’ici fin 2025, les services intervenant à domicile (SAAD, SSIAD, SPASAD) devront se regrouper sous une catégorie unique : les services autonomie à domicile (SAD). Cette transformation, définie par un décret de 2023, vise à mieux coordonner les interventions et à renforcer la qualité de l’accompagnement à domicile. Bien avant l’entrée en vigueur de cette réforme, l’ASAPAD (Sin-le-Noble, Nord) a amorcé un rapprochement avec les SSIAD de son territoire. Une initiative qui illustre les bénéfices d’une coopération anticipée et construite sur le terrain.

Une démarche née d’un constat partagé

A sa prise de fonction en 2022, Vincent Morel, directeur de l’ASAPAD, identifie un manque de coordination entre son service et les SSIAD voisins, et décide d’agir en amont de la réforme. « Si on ne se connaît pas, il y a peu de chances qu’on ait envie de collaborer demain », souligne-t-il.

Pour concrétiser cette volonté, il recrute Emmanuelle Deplanque, infirmière coordinatrice expérimentée, chargée de créer un lien entre les différentes structures. Habituée du travail à domicile, elle observe rapidement que les services interviennent parfois auprès des mêmes bénéficiaires… sans le savoir. Une situation relativement fréquente dans le secteur, qui rend difficile une prise en charge cohérente.

L’idée d’un partenariat se dessine alors pour faciliter les échanges, coordonner les interventions et construire une culture commune autour de la personne accompagnée. « L’idée était de savoir qui fait quoi, quand et comment », résume Emmanuelle Deplanque.

Des outils partagés et des effets concrets

Progressivement, les équipes de l’ASAPAD et du SSIAD de Lewarde, mettent en place des modalités de coopération concrètes : un dossier d’admission commun, regroupant les informations relatives aux soins et à l’aide à domicile ; des visites conjointes, avec une aide-soignante du SSIAD et une auxiliaire de vie de l’ASAPAD ; des points réguliers d’échange, notamment autour des situations partagées.

Cette organisation favorise la continuité des soins, tout en créant un climat de confiance et de reconnaissance mutuelle entre les professionnels. Pour les équipes, cela se traduit par une meilleure compréhension des métiers de chacun, une montée en compétences, et un sentiment renforcé d’utilité et de cohérence dans les actions menées. « On ne vient pas “faire à la place de”, mais “faire avec”, pour la personne et pour l’équipe », résume Vincent Morel.

Côté bénéficiaires et familles, les effets sont également visibles : l’accompagnement est plus fluide, les interventions plus lisibles, et la coordination entre les services apporte un sentiment de sécurité renforcé.

Christelle, auxiliaire de vie à l’ASAPAD, témoigne de l’évolution positive depuis le début de ce travail en binôme avec les aides-soignantes du SSIAD : « On apprend énormément à leurs côtés. On se complète, on s’entraide, et tout se fait naturellement. » Elle constate aussi un impact direct sur la qualité des soins apportés : « À deux, on prend le temps, on est plus attentives. »

Ce partenariat illustre ce que la réforme des SAD ambitionne de généraliser : une coordination étroite au service des personnes accompagnées.

Ce projet rappelle que prendre soin, c’est créer du lien – entre services, entre professionnels, et autour de celles et ceux qui en ont besoin.