• 04/02/2025
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Handicap : de la loi aux parcours de vie

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Février 2025 : on célèbre les 20 ans d’une grande loi, celle du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. A cette occasion, nous avons poussé les portes de la MAS externalisée avec accueil de jour Auprès TC (La Bassée, Hauts-de-France).

Pour parler de ce que la loi de 2005 a changé sur le terrain nous rencontrons Hélène Delecroix, responsable du service, ainsi que Nathalie K., épouse de Yacine K., accompagné depuis plus d’un an.

« Cette loi a été une vraie avancée ! »

Hélène Delecroix : « J’accompagne depuis plus de 25 ans des personnes en situation de handicap à la suite d’une lésion cérébrale acquise, et j’ai vu l’évolution grâce à la loi de 2005. Selon moi, le plus marquant est que tous ceux qui œuvre à l’accompagnement de ces personnes utilisent désormais le même langage de référence basé sur la Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé de l’Organisation Mondiale de la SantéEn effet, cette loi introduit, pour la première fois, dans le code de l'action sociale et des familles (CASF), une définition du handicap inspirée de cette classification. A partir de cette date, des distinctions claires sont enfin faites entre la maladie, le déficit et le handicap.

Partant de cette base, cette loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap, la compensation de leur handicap, était très ambitieuse. C’est un chemin sur lequel nous sommes encore en train d’œuvrer aujourd’hui, vingt ans après. Les particularités de cette loi et de sa définition du handicap font toujours partie des présentations que je fais lors de certains congrès et lors des cours dispensés dans les universités. »

Un accompagnement personnalisé vers l’autonomie

La MAS externalisée Auprès TC  propose à des personnes adultes cérébrolésées (traumatisme crânien, accident vasculaire cérébrale, etc) vivant à leur domicile, la possibilité de bénéficier, chez elles ou en accueil de jour, des compétences de professionnels très spécialisés et des équipements de notre MAS atypique.

Le soutien apporté vise à les aider dans leur recherche d’autonomie, leur insertion sociale et leur équilibre psychologique. Les personnes accompagnées sont issues généralement de dispositifs hospitaliers de rééducation neurologique, où l’évaluation pluridisciplinaire porte sur la récupération de leurs déficits, ce qui adapté à ce stade. L’approche médico-psycho-sociale, au stade où les déficits se stabilisent, apporte un regard complémentaire en évaluant la qualité de vie, l’autonomie dans les actes de la vie quotidienne, le soutien social et familial.

Noémie TRENEZ, éducatrice spécialisée ; Yacine K. et Maxime DUHAUTOY, enseignant d’activités physiques adaptées. Noémie TRENEZ, éducatrice spécialisée ; Yacine K. et Maxime DUHAUTOY, enseignant d’activités physiques adaptées

Hélène D. : « Cela permet de travailler à la compensation du handicap. Les usagers ont en moyenne 35 ans, leurs souhaits peuvent être variés. Par exemple, leurs demandes peuvent être de refaire seuls les courses, de cuisiner, de gérer leur budget, de retrouver un cercle social, et aussi quelquefois de retravailler, en milieu ordinaire ou protégé. »

« Yacine a retrouvé des envies. » 

Nathalie K., épouse de Yacine K. : « Mon mari est accompagné par les équipes d’Auprès TC depuis octobre 2023. J'ai du mal à trouver les mots pour expliquer à quel point ils sont importants, justes, respectueux, délicats et adaptés. Depuis l’accident de voiture, nous ne faisions plus de projets. Nous vivions jour après jour. Avec Auprès TC, nous avons repris goût à la vie. Je dis « nous » car les équipes ont aussi une grande attention pour moi, pour notre couple, et c’est précieux. »

Les équipes ont accompagné Yacine vers davantage d’autonomie, il a repris confiance. Récemment, Yacine a récupéré son permis et conduit pour des petits trajets.

Yacine K.

Nathalie K. : « Vous n’imaginez pas le chemin pour lui ! Il a eu des actions à entreprendre, telles que prendre des leçons de conduite ou aller voir le médecin de la préfecture, mais il a surtout eu l’envie de vouloir conduire, en toute sécurité et sans craintes … Quel chemin, c’est une prise en charge exceptionnelle ! Merci encore à chaque membre de cette équipe pour leur engagement. »
Avec cet accompagnement, Yacine a compris que malgré l’accident, il pouvait avoir des envies et des projets.

« Le chemin est encore semé d’embûches »

Hélène D. : « La loi de 2005 a marqué les esprits, aucun doute ! Mais le chemin est encore semé d’embûches. Pour les adultes cérébrolésés, parmi les obstacles majeurs, il y a les lenteurs administratives, les difficultés d’accès à l’emploi, au logement adapté, les délais d’attente pour une place dans le médico-social, la méconnaissance du grand public, ou encore la complexité des montages de dossier pour le financement des compensations adaptées. »

Partage et Vie a organisé récemment une conférence pour sensibiliser sur ce sujet.